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Question "philosophique", est-ce qu'il n'y a pas trop de patrons ?

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La guinguette de Carlite (il y a 6 années, 11 mois)

Oh j'étais passé à côté du post de SB créations, et je ne suis qu'amour après avoir lu ça, tant de bienveillance, j'adore! (bref, je suis fan de ses posts, de ses podcasts, de ses cousettes, donc pas très objective, mais voila, ça fait du bien aussi ;)

(je m'égare et n'apporte pas beaucoup d'eau au moulin, mais je prend plaisir à lire l'avis et les ressentis de chacune)

Pour ma part, je fais des revues de patron sur YT, un patron à la fois, et je détaille toujours ce que je trouve du tissu et du patron (le tissu sans avoir de recul, à part un lavage, on est d'accord).

Il me manque à moi aussi les modifications faites, quelques chose qui me perturbe, c'est "j'ai fait un 36, ça taille nickel", oui mais à la base, avec le tableau des mesures, fais-tu un 36?

Je sais que tout le monde n'est pas fan des podcasts, moins facile à retrouver une information, du coup, je fais un résumé identique à chaque fois sur mon blog (je n'ai rien inventé, j'avais trouvé ça chez Clotilde de Couture and Co et pas que d'ailleurs), j'y résume les informations que j'aimerai y trouver, ce qui se présente en gros comme ceci (avec un exemple ici), avec qq photos, c'est le minimum syndical, ça m'aide si je veux refaire le modèle, mais j'espère que ça aide aussi certaines d'entre vous quand elles hésitent sur un modèle.

Je ne sais que trop que c'est du temps de tenir un blog (pour en avoir tenu à un moment donné sur un autre sujet, mais c'est vrai que dès que je cherche une info, je vais voir mes blogs préférés où je cherche, mais on en revient à la base, ce sont les blogs qui détaillent les modifications faites ou à faire!)

  • Patron : pull I am Apollon d’I am Patterns, de leur livre.
  • Taille : 38 (alors que mes mensurations étaient pile poil entre le 40 et le 42, mais la blogosphère disait que le patron taillait grand)
  • Modifications : aucune
  • Modification à prévoir : je rallongerai les manches de 5 cm, parce que en vrai pour la saison, il est parfait comme il est, pcq je retrousse mes manches à chaque fois, mais en hiver, je préférerai qu’il arrive bien à la naissance des mains
  • Tissu : Tissu sweat shirt de chez Bennytex
  • Prix : 1,5 m de tissu à 6 euros, prix du tissu : 8 euros
  • Avis confort :  5/5
  • Avis style : 5/5
  • Temps : une fois les pièces coupées, pas même 1 heure.
  • Difficulté : 1/5
  • On recommande le patron? A 100%, même pour débutant (mais c’est mieux d’avoir une surjeteuse)
  • A refaire : sans hésiter

Beaucoup de choses à dire, mais je m'arrêterai la pour ma part ;), (j'ai fait un podcast sur mes échecs coutures il y a 3 jours, pcq j'ai fait le tri et je voulais revenir sur les tissus qui ne tiennent pas dans le temps, mes erreurs de choix, les patrons qui sont quand même clairement mal taillés...) mais je conclus aussi que la couture reste un loisir! Ne suivons et n'achetons que ce qui nous fait réellement plaisir ;) 

 

Ladybugmarie (il y a 6 années, 11 mois)

Comme Obélix, je suis tombée dans la couture (et le tricot) étant petite... Ma mère cousait et tricotait une partie de nos vêtements, le reste était du seconde-main de qualité. J'avoue qu'à l'adolescence, j'ai moins goûté à ça... mais les fringues de seconde-main réglaient le problème. J'ai reçu ma machine à coudre il y a 10 ans, j'ai réappris à tricoter. Les remouds de 2015 ont allumé des warnings chez moi. En faisant l'exercice du Slow Fashion October, j'ai réalisé que j'avais peu de manques vestimentaires, que je pouvais me permettre d'être lente, d'apprendre tranquillement, de choisir avec soin mes matériaux (laines, tissus, patrons).

Pour avoir eu une discussion autour du même sujet, côté tricot, je ressors ici un extrait d'interview qui m'a beaucoup marqué, pointant un truc qui me chipote pas mal :

"On a clairement perdu ces savoir-faire... On ne transmet plus les compétences, y compris au sein des familles. Même la compétence de cuisiner. Certaines choses reviennent timidement aujourd'hui : le jardin, la couture, la réparation... Mais le marché nous a appauvri de nos compétences pendant 30 ou 40 ans. Sans savoir-faire, les gens perdent aussi la notion de sens. Où est le sens de votre travail quand vous n'en captez pas le savoir-faire, quand vous ne faites que manipuler des informations ?" (Valérie Guillard, Socialter, HS n°4, juin-juillet 2018)

Pour parler du tricot, qui suit un mouvement similaire à celui de la couture, j'ai beaucoup appris avec certains patrons très détaillés. Honnêtement, finir un pull, avec des finitions nettes, un seyant qui correspond à ma morphologie, le porter pendant des années, c'est pour moi un super pouvoir. Par contre, avec la connaissance vient la prise de conscience. Des techniques que certain.e.s partagent généreusement, comme d'autres s'accaparent de manière peu intègre. Quand il y a de gros sous en jeu, c'est inévitable. Des lieux d'échanges comme T&N sont utiles, pour faire le tri, partager les savoirs-faire et permettre à chacun.e d'y trouver le sens qui est le sien. Cette discussion est vraiment passionnante !

PerrPo (il y a 6 années, 11 mois)

@Le hérisson couturier, merci pour l'éclairage.

J'ai ce genre d'outil mais je n'ai pas pensé à m'en servir de cette manière.

Par contre j'ai testé le guide couture aimanté mentionné par @Mademoiselle_marvellous, et ce n'est pas si simple: on ne peux s'en servir que dun coté et le résultat n'est pas hyper net.

Mais je vais perséverer.

Britt (il y a 6 années, 11 mois)

J'ai appris couture et tricot toute petite au début des années 1960. Ma mère et ma grand-mère mère étaient abonnées à "femme d'aujourd'hui". Un hebdomadaire qui offrait un patron féminin et un pour enfant par semaine, patrons à décalquer ( à taille réelle comme cela est affiché à présent frown) .Bref, des modèles qui suivaient la mode et qui permettaient de nous habiller. Des voisines préféraient "mode et travaux".  Puis jeune fille j'ai découvert " 100 idées " une de mes sœurs a aussi été addict à ce magazine jusqu'à la disparition de ce magazine. il y avait Burda Young je crois, pour les jeunes de 16 à 20 et plus.

Pour en revenir aux années 1960 et 1970, sans internet, isolées dans nos campagnes, grâce à "femme d'aujourd'hui" et avec bergère de France qui vendait par correspondançe nous étions parfaitement équipées en patrons pour nous habiller. Manteaux, pantalons, jupes robes, pulls rien ne manquait à notre garde robe d'enfant ou d'ado sans pour autant faire déborder nos armoires.

Aujourd'hui, Je préfère acheter un magazine de temps en temps car si on divise les prix par le nombre de patrons on s'y retrouve largement. Les patrons indépendants semblent presque tous présenter des difficultés. Quand je lis " patronage parfait, modèle qui tombe très bien " mais qu'avant la personne précise avoir rallongé le buste de 2,5 cm, décalé les pinces, rallongé la jupe ou décalé les poches pour éviter d'épaissir les hanches je n'appelle pas cela un patron parfait. Mais tout çela a été dit précédemment. A chacun de voir ce qui lui convient. Mais 15 € pour un patron je refuse d'acheter ou alors il doit comporter des variantes intéressantes. 

Couture Capsule (il y a 6 années, 11 mois)

@Britt c'est normal les ajustements quand on veut du sur mesure, on est tou(te)s différent(e)s. A moins d'être pile aux mesures des mannequins utilisés ou d'être négligeant sur les pinces trop hautes ou trop basses par exemple, c'est impossible. Pour moi, ça n'est pas un défaut du patron (ni du corps à habillé), juste la nature.

Sabine Kanto (il y a 6 années, 11 mois)

Et personne ne parle du temps de consultation de tous ces blogs, Instagram, Facebook. Pour ma part, pas de Facebook, ni d’instagram, ni de blog non plus.

S’il y a un membre qui en a parlé, qu'il m’excuse vu le nombre de pages du post.

 Concernant les détails d’un vêtement dans la galerie : je préfère lire les explications données dans le commentaire....comme par exemple sb créations, Liseli, missumlautkikoo, Saki, machellefranquin et j’en oublie.

Pour les marges de couture, j’ai un aimant de 5 cm divisé en une portion de 0,5 cm, 2 portions de 1 cm et une de 2,5 cm adaptable,évidemment, à la paire de ciseaux. Acheté à Sté Marie aux Mines en 2017 pour 5 € !

tarlatane (il y a 6 années, 11 mois)

Merci à toutes pour cette discussion très intéressante., je ne publie que rarement sur le forum mais cette discussion me pousse à participer.

Pour ma part j'ai toujours été curieuse d'apprendre les travaux d'aiguilles. J'ai commencé à coudre il y a une grosse quinzaine d'années, je sortais de l'adolescence et aimer la couture à mon âge  était alors, soyons honnêtes, le comble de la ringardise. Les réseaux sociaux n'existaient pas, l'accès à Internet était limité, j'ai commencé comme beaucoup en achetant un magazine Burda et en cousant un chemisier cache-coeur sans me poser de questions. Et je m'en suis à peu près sortie :-)

Puis sont venus les blogs, la couture japonaise, l'overdose de Liberty, comme il a été dit plus haut dans ce sujet il y a des modes, la tendance des patrons indépendants en est une et je reste persuadée comme beaucoup que le tri se fera naturellement. 

Ce que je trouve dommage dans ce mélange couture/influenceuses/ commerce c'est qu'au final on parle très peu de techniques de couture. Je pense que peu à peu on confond mode et couture bien que les deux ne soient pas incompatibles. Les blogueuses/Instagrameuses "tendance" publient toujours des photos ultra léchées des patrons qu'elles réalisent mais trop rarement de gros plans, d'explications sur tel ou tel point intéressant. Sauf quelques-unes qui sortent du lot bien sûr.

Pour en revenir à la question initiale je ne crois pas qu'il y ait trop de patrons; quand on voit le nombre de patrons que représentent ceux des big 4 ou des Burda magazine...et pourtant on ne se pose pas cette question. On sait que ce sont a priori des valeurs sûres, à nous de choisir celui qui nous conviendra. Pour moi c'est plutôt comme l'ont dit certaines un problème de société de consommation: beaucoup de patrons sortent mais surtout sont relayés sur la toile, présentés comme "le" patron à avoir, cousus en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire par les influenceuses, chaque semaine ce sont deux ou trois nouveaux "it patrons" qui sortent, un flot inépuisable. Je trouve cela rassurant de voir que je ne suis pas la seule à avoir restreint ma "consommation" de réseaux sociaux et à regarder tout ça d'un oeil plus critique. Internet reste cependant un formidable outil pour apprendre à coudre.

Oui il y a de très bons patrons dans toutes les catégories, indépendants, pochettes,magazines...à nous de faire le tri et d'oser dire clairement notre ressenti qu'il soit bon ou mauvais. Et tous peuvent cohabiter, beaucoup d'entre nous cousent à la fois de l'industriel et de l'indépendant. Dans ce grand retour de la couture c'est ce que je reproche un peu aux nouvelles venues: ne coudre que de l'indépendant, le dernier patron, le dernier tissu du dernier site tendance. Elles sont libres bien sûr, mais elles font ainsi croire, involontairement sans doute je le précise,  aux débutantes qu'il n'existe que ça. Je ne suis pas une tricoteuse avertie mais j'ai l'impression qu'il s'est passé la même chose avec le tricot: maintenant il faut tricoter des modèles en rond,avec des aiguilles circulaires, avec des écheveaux de laine souvent chers, on croirait que le tricot à plat, les aiguilles droites et Bergère de France n'ont jamais existé.

Tout ca est un peu dommage je trouve, on atteint un point où on classe les couturières en "catégories" alors que nous devrions être au contraire rassemblées par cette passion commune.

Voilà je n'ai fait que reprendre les points abordés dans cette discussion que, je le redis, je trouve très intéressante.

Bref merci aux membres de Thread and needles de faire de ce site un espace d'échange qui reste toujours bienveillant et honnête mais où chacun peut exprimer son ressenti librement.

 

 

 

Britt (il y a 6 années, 11 mois)

Couture capsule, je me suis alors mal exprimée, bien sûr que personne n'a une silhouette type et qu'il faut ajuster. Ce que je voulais expliquer c'est que les commentaires en conclusion ne correspondent pas toujours à ce qui est expliqué en amont sur les blogs. Et certaines photos parlent d'elles-mêmes, et ne confirment pas le propos. Ceci dit, sans méchanceté aucune, il y a plusieurs années que je ne visite plus de blogs. Et c'est rare que je vienne sur T&N. Justement souligné par l'une de vous, quelle perte de temps, ce temps passé sur les blogs ou les forums....Cette discussion m'a interpellée. Autour de moi j'ai des copines qui cousent, tricotent, dentellent, alors le monde virtuel m'a vite lassé. Autant se mettre au travail avec un ou deux bon livres techniques et quelques patrons de magazine.

Je vais par contre me contredire pour un ouvrage : celui de Marie Poisson, coudre le strech, qui m'a permis de progresser avec la couture des tissus jersey, et surtout de ne plus en avoir peur. J'aime bien ses patrons.

Valbee (il y a 6 années, 11 mois)

@Tarlatane. 

Tu as tout à fait raison. 

Chez moi ou derrière mon écran, je passe mon temps à maudire un auteur américain Tim’Ferriss et son bouquin La semaine de 4 heures qui a fait plus de mal que de bien.

Qui a convaincu que n’importe qui pouvait se lancer dans l’infopreneuriat sur internet avec n’importe quoi, en partant de n’importe quelle idée, même si tu n’y connais rien. Le résultat est triste : cela donne une vision utilitariste et commerciale de tout et des autres. Ou on parle de business avec pour prétexte : la cuisine, le tricot, la cuisine, la beauté, la couture.

Tout est vu, pensé, publié avec une intention de calcul et de business.

il est normal que tu aies l’impression qu’une vague de blogs, de comptes sociaux ne parlent finalement pas de couture (ou de tricot, de cuisine, de bien-être etc) mais de business. 

Et je confirme, ce phénomène dépasse largement le cadre de la couture et des réseaux sociaux. Le problème ne vient pas des outils mais des intentions et de la philosophie développée par Tim Ferriss et de ses conséquences. 

Le discours a de quoi séduire et convertir beaucoup d’adeptes : prenez un marché sur internet, si possible avec un potentiel de développement et faites-en un terrain de business pour vous enrichir, même si vous n’y connaissez rien. Le sujet c’est pas grave, vous trouverez de la matière sur internet en cherchant.

C’est ce qu’a vécu la cuisine, la pâtisserie, le tricot. Aujourd’hui c’est la couture et demain ce sera autre chose. D’où ce sentiment de voir débarquer des acteurs (blogueurs, vlogueurs, créateurs....) qui se fichent au fond de technique, et plus intéressés par le business. Et pour justifier leur légitimité, mettent en avant soi-disant de nouvelles techniques, modes, tendances en voulant faire table rase de l’existant. C’est le syndrome du Nouveau Chef : à défaut de légitimité, ce nouveau chef assoit son autorité en rasant ce qui a été fait par l’ancien chef. 

Alors que quand on est vraiment intéressé par un sujet, ici la couture : qu’importe le tissu, le patron, le choix de la technique, ce qui compte c’est la technique et la réalisation.

PerrPo (il y a 6 années, 11 mois)

@Sabine Kanto excellente remarque!

Perso j'ai un blog (partagé avec des copines). Ben vu que nos priorités dans la vie ce n'est pas de faire du marketing sur internet, ce blog est confidentiel. Et du coup ne nous apporte rien (pas d'échanges avec le reste de la communauté couture). Donc on a fini par faire un groupe facebook privé pour se montrer nos réalisations.

J'ai aussi un compte instagram (poussée par ma voisine qui coud aussi). Là il y a un peu plus d'interactions, notamment avec des gens que je connais qui du coup voient mes réalisations (ils n'allaient pas sur le blog).

Mais encore une fois, passé cette sphère de connaissances, mon compte est quasi confidentiel.

 

Et du coup je mesure le temps et l'energie que cela demande pour devenir ne serait-ce qu'à moitié visible. C'est juste monstrueux.

Donc oui il faut en parler.

Internet n'est qu'une vitrine, ou on ne montre que ce qu'on veut bien montrer. Et derriere, on ne voit jamais ce qu'il y a....

Cette dissociation entre image et réalité, notre génération on sait pas trop gérer. On a pas été élevé comme ça. Et c'est là que les frontières peuvent devenir floues et que certains en profitent.

Les nouvelles générations sont nées avec, et je pense que ça va faire une sacrée différence. Si dans un premier temps ils vont certainement "tomber dans le panneau" j'ai espoir qu'ils sachent mieux que nous reprérer ces écrans de fumées qui cachent la réalité. (en tout cas c'est ce que je m'efforce de faire prendre conscience à mes enfants).

 

Pour en revenir à la remarque de @Valbee, ce phénomène je l'ai constaté aussi dans d'autres domaines (le bio, la périnatalité...) ou certains prennent en otage la communauté au départ basée sur l'entraide pour en faire un buisness. Mais par contre je ne pense pas que tous ces gens aient lu le livre de Tim Ferris... (donc il y a peut-etre une tendance humaine derrière...)

J'ai vu ces méacanismes à l'oeuvre, j'ai vu une personne raconter des conneries pour se fabriquer une image artificielle et tenter de se créer une communauté de groupies. Ca marche... mais jusqu'à un certain point seulement.

Et dans chacune de ces communauté, il reste quand meme des gens pour qui l'entraide prime sur le reste.

En tout cas savoir repérer ces gens là, permet au moins de se protéger soi-meme.

missumlaut-Kikoo (il y a 6 années, 11 mois)

Je viens de usenet (informaticienne vintage, toussa...) où la liberté de parole était totale -avec les conséquences pourries qu'on imagine bien-  et l'entraide réelle aussi. Juste du texte, hein. Curieusement, on imagine très bien les gens derrière leur parole écrite et quand il y avait des rencontres, la surprise était l'absence de surprise. Il ne faut pas se laisser démoraliser par le livre de Tim Ferris (pas lu). C'est une vision du monde et même si elle est largement répandue, elle n'est pas la seule. Le besoin de communauté, le sens tribal en somme est inné et c'est une force légitime et agissante...Dont il convient de se méfier aussi. La transmission ou l'influence latérale -par les pairs ou vus comme tels- remplace la transmission anscestrale. Bon, et est-ce que vous avez avalé toutes les conneries de vôtre grand-mère ? Je suppose que non :).

Diiminou (il y a 6 années, 11 mois)

Le sujet est plus qu'intéressant, j'ai suivi cette conversation avec attention, j'ai été lire les différents posts qui ont été ajouté en lien (notamment celui de SB Création dont j'adore les podcasts). Merci pour cette foultitude d'informations et cet échange.

Je fais partie des newbies, ça fait 4 ans que je couds et très assiduement depuis moins d'un an. Cette conversation m'a amenée à m'interroger sur mon rapport à la couture et quand je fais le bilan ça fait peur. Je suis influencée par les comptes que je suis (ce qui n'est pas un mal) mais je me rends compte en voyant ma pile d'en cours que je ne réflechis plus vraiment à ce dont j'ai besoin.  J'ai dis stop à la fast fashion car je voulais maîtriser ma consommation mais je me rends compte qu'elle a déviée sur cette nouvelle activité (entre la machine, la surjetteuse, la mercerie, les accessoires, les tissus et les patrons). En tant que newbie j'ai eu l'impression aussi qu'on nous incitait à toujours être mieux équipés, alors que finalement de simples basics et une bonne technique suffisent.

J'ai une pile de tissu à ne plus savoir quoi faire, j'ai une foultitude de patrons indé et magazine et je suis toujours en train d'en chercher des nouveaux (et pourtant je suis abonnée à Burda xD). Bref, tout ça pour dire, que vous m'avez secoué le cocotier et que cette conversation m'amène à me poser pour : ne plus choisir uniquement la facilité, me challenger, penser ma garde robe dans sa globalité et pas uniquement par des coups de coeurs ou des pseudo besoins guidés par untel et surtout PRENDRE LE TEMPS ! 

Personnellement, j'ai effectué ma sélection naturelle dans les patrons indé, les marquent qui ne proposent rien au délà du 42 n'ont pas mon attention. J'entends l'argument de la technique, du temps passé et de la difficulté de gradation mais à mon sens, ce n'est pas un argument. Pourquoi reproduire les travers du prêt à porter traditionnel ? Quand on sait que les mensurations des femmes en France oscillent davantage entre le 40 et le 44, c'est dommage de fermer des portes. 

Valbee (il y a 6 années, 11 mois)

Missumlaut : le souci est que cette vision mercantile outrancière se répand comme une épidémie et devient une norme comportementale. Je suis un nouveau profil, je suis une newbie d’un domaine, j’ouvre un blog .com, un IG, une chaîne YT, au bout d’un 1 ou 2 ans, je m’autoproclame experte et je crée ma marque, je publie mes modèles/mes cours/mes bouquins/mon magazine  et je réinvente l’histoire de la technique qui bien sûr est née le jour ou est né mon profil !

Ce scénario ne te semble pas familier ?

Alors tant que cela reste de la propagande et qu’on peut cloisonner, il est possible de trier et d’éviter ces dérives et impostures. Mais quand on cherche à te faire passer certaines aberrations pour une norme, insidieusement comme :

- il faut absolument faire une toile, c’est la base de la base !

Non mais de quoi on parle ? De couture domestique ou de l’atelier tailleur de Chanel Haute-Couture ? Prends n’importe quelle méthode ou livre de couture domestique, auncun ne parle de toile ou prototype pour un haut, une jupe, etc... et surtout pas pour palier dés patronages défaillants ou absents ;

- chaque patron doit faire l’objet d’ajustement !

Un patron, lorsqu’il est bien fait, fait payer son travail de demi-mesures selon un morphotype (les triangles de Vogue), une stature (le 1,68m de Burda), une silhouette (le bonnet B de Pauline Alice ; le X ou le À de Deer&Doe, les grandes tailles de Cashmerette), un seyant (moulant, ajusté, oversize), un tableau de mesures corps et parfois vêtements finis pour estimer l’aisance. Il doit mentionner les tissus adaptés, l’elasticité, les marges. 

Les seules ajustements nécessaires sont l’allongement ou le raccourcissement en longueur. 

Si les retouches exigées concernent davantage la structure du patron, c’est hors cadre. Soit la couturière souhaite dépasser les critères du patron et c’est son affaire que de prendre en charge ce travail de modélisme supplémentaire, soit le patron a un problème. 

Mais faire croire que les ajustements sont systématiques et obligatoires est nouveau et cette idée se répand au point de devenir une norme alors que ce n’est pas le job d’une cliente du demi-mesures. On est dans le sur-mesures et dans ce cas autant choisir Lekala si des marques se déchargent de leur boulot de modélisme aussi facilement. 

Pourquoi je ne créerai pas ma marque de patrons (même si j’ai 6 mois d’expérience de couture) si les clientes sont prêtes à acheter 20€ le pdf de short et convaincues qu’elles doivent faire 3 toiles, dix ajustements de La Fourche, se payer un stage de modélisme et passer le CAP couture pour un seyant taie d’oreIller ? J’exagere à peine.

Tita (il y a 6 années, 11 mois)

@ Valbee : tu as sûrement la chance d'être pile dans un morphotype proposé. Ce n'est pas mon cas, et c'est même pour cela que j'ai commencé à coudre. Caser mon 90E avec un 36 à la taille et aux hanches et un dos vraiment très creusé, c'était mission impossible dans le prêt-à-porter et c'est pareil dans n'importe quelle marque de patrons sans ajustement. En général, c'est FBA + ajout / modification des pinces dos pour que ça tombe vraiment bien. C'est juste la quantité de tissu enlevé / ajouté qui varie en fonction du morphotype utilisé par la marque.

Pour le coup, je fais vraiment la différence entre un patron mal fichu et les ajustements que je dois faire pour que ça devienne du sur-mesure. Après, si la demi-mesure te va impeccablement, tant mieux pour toi ! 

 

(Je fais une parenthèse au cas où des petites souris de la marque X ou Y essaieraient de glaner des idées dans cette conversation : proposer différentes tailles de bonnets pour un patron, c'est chouette. Ca existe dans chez les Big4, et j'avais vu une conversation sur le blog de Vogue où de nombreuses lectrices réclamaient davantage de patrons comme cela et où la CM avait l'air de prendre l'idée en considération. Faire un SBA/FBA n'est pas très compliqué, mais quand c'est déjà fait, c'est pas mal.)

missumlaut-Kikoo (il y a 6 années, 11 mois)

Les tailles de bonnet multiples existent aussi dans des petites marques américaines. Avec un éventail de taille important. Ça doit vouloir dire que c'est possible pour des petites structures. Simplement, les US ont un marché potentiel plus grand.