[Manteaux etc.] Les boutons et boutonnières
Sur un manteau, les boutons sont immédiatement visibles et jouent un rôle et fonctionnel et esthétique. Les boutons mais aussi les boutonnières de nos vêtements, cousus avec soin et sur notre précieux temps, ne sont donc pas juste un détail de dernière minute.
Mais la forte épaisseur des tissus des manteaux rend quasiment impossible l'utilisation de notre pied à boutonnière (chéri ou honni selon les cas) pour obtenir de belles boutonnières. Et il est stressant de se dire qu'à cette étape, des boutonnières mal confectionnées vont gâcher tout le travail précédent. On peut donc choisir de coudre des boutonnières passepoilées ou bien de les broder à la main sur nos manteaux et vestes tailleurs.
La boutonnière passepoilée
source gauche / les boutonnières du gilet Oslo de Mimolette / celles de mon manteau camel
Les boutonnières passepoilées sont réalisées quasiment au début de la confection du manteau, une fois l'entoilage ajouté au devant et avant de coudre les parementures. Il faudra aussi créer les ouvertures correspondantes dans la parementure. Elles sont particulièrement adaptées aux tissus très épais mais ne s'effrangeant pas.
D'excellents tutoriels sont disponibles sur internet, voici deux exemples :
- dans le pas-à-pas du manteau Ninot de Pauline Alice ici et là, pour l'ouverture des parementures
- sur le blog de Coupe Couture ici
Et bien sûr, les étapes sont décrites dans de nombreux livres, dont mon chouchou Classic Tailoring Techniques - a construction guide for women's wear de R. Cabrera et P. Flaherty Meyers.
La boutonnière cousue à la main
A gauche, une boutonnière faite à la main (source) / et à droite avec milanaise (source) / de la milanaise (source)
Les boutonnières d'Augustin / Les boutonnières de Mirza / Les boutonnières de cette veste
Les boutonnières à la main sont cousues à la fin de la confection, une fois le manteau quasiment terminé, et aux travers de toutes les épaisseurs. Il faut un peu plus de matériel que pour les boutonnières passepoilées :
- du cordonnet de soie et du fil idéalement de soie
- de la cire
- optionnel : de la milanaise (gimp, en anglais). Il s'agit d'un cordonnet rigide, assez difficile à trouver, particulièrement dans la couleur adaptée. Elle permet de donner du relief à la boutonnière, mais n'a pas de rôle fonctionnel. Il est nettement plus simple de commencer sans pour apprendre le geste
- optionnel : une pince emporte-pièce pour l'oeillet de la boutonnière. On peut aussi soigneusement découper l'oeillet à la main avec des petits ciseaux de broderie.
J'ai trouvé quelques images délicieusement désuettes pour montrer les étapes de la couture de la boutonnière et le positionnement du fil.
la couture de la boutonnière ( à gauche, au milieu et à droite)
Les étapes sont les suivantes (sans la milanaise) :
- cirer le cordonnet et faire fondre la cire au fer
- marquer la boutonnière
- ouvrir la boutonnière (soit au burin, soit aux ciseaux) et l'oeillet
- surfiler à la main l'ouverture pour éviter qu'elle ne s'effiloche
- coudre avec le cordonnet au point de boutonnière sur le long de la boutonnière, en faisant comme un soleil autour de l'oeillet
- s'entraîner mille fois avant d'être un peu satisfait-e.
Mais rien ne vaut un pas-à-pas ou une vidéo pour mieux comprendre :
- sur le site La petite tailleuse
- quelques vidéos : ici, là ou encore là
- le livre Classic Tailoring Techniques - a construction guide for women's wear de R. Cabrera et P. Flaherty Meyers
Les boutons
Les boutons sont cousus après avoir fait un dernier repassage du manteau. J'utilise aussi le cordonnet de soie, en double, qui a été préparé à la cire. Pour les boutons à trous, il est conseillé de laisser environ 6 mm de "mou" pour créer une tige qui ensuite évitera trop de frottements sur le fil. Une fois les points cousus (entre 4 et six fils par trous), on enroule le cordonnet autour de la tige puis on fait quatre noeuds sous la tige.
Alors, quels types de boutonnières avez-vous choisis pour votre manteau ?
Source de l'image d'accueil wikipedia
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Merci pour cet article passionnant. J'ai fait des boutonnières à la main il y a peu pour un gilet cousu en double épaisseur de laine fine pour ma petite fille. Je n'étais pas totalement satisfaite mais ma fille si. Il me reste à tester les boutonnières passepoilées. Ce sont celles que faisait toujours ma tante couturière
Pour moi les boutonnières passepoilées sont plus faciles à faire, sachant que passable me suffit. L'inconvénient c'est que ça ne va pas avec mon besoin de plein d'ajustements car il faut les faire avant de monter le manteau. Je me livre à toutes sortes de ruses pour ne pas avoir à faire de boutonnières.
Merci pour toutes ces ressources !
Les boutonnières passepoilées, c’est comme les crêpes : la première est toujours ratée ! Je fais au moins deux galops d’essai sur des chutes avant de taillader un manteau ou une veste, mais ça me donne quand même systématiquement des sueurs froides. J’ai bien envie d’essayer les boutonnières à la main. Va falloir un peu d’entraînement !
Franchement pas convaincue par cet article. Je ne vois pas pourquoi faire une ouverture passepoilée sur un tissu épais serait plus facile qu'une boutonnière classique. Pour moi c'est le contraire !
Article très intéressant. Je n’avais jamais entendu parler de milanaise. Je vais essayer de faire de belles boutonnières, ça changera !
@Ticchetetta peut-être que tu as une MAC de compétition mais je peux t'assurer que les miennes et celles des mes amies ou de ma famille ne font pas de belles boutonnières sur des tissus de plus de 1mm d'épaisseur. La boutonnière passepoilée est certes gourmande en temps mais plus large et donc plus à même de s'accomoder des épaisseurs du tissu.
@clairem la milanaise est tout à fait optionnelle, n'en trouvant pas dans les couleurs souhaitées, je fais généralement sans.
Les Boutonnières, c'est le stress au départ, mais avec mes machines Pfaff, je n'ai pas de difficulté à les réaliser même dans du tissu épais. Voir mon manteau " Red Coat" dans la galerie. Je dirais même que la boutonnière se bourdonne mieux dans du tissu épais que dans du fin coton ou soie, où là je serre très fort le fil de la canette.
Quant à la milanaise, le coton perlé ne peut-il le remplacer ?
Concernant les boutons, j'utilise un cure-dent entre l'envers du bouton et le tissu pour réussir à obtenir une queue que j'entrecroise de fil et le bouton tient debout. Sinon de boutons déjà avec une boucle.
Que ça passe sous une machine ou pas, merci pour cet article détaillé ! C'est toujours intéressant d'apprendre de nouvelles techniques. Quand le moment sera venu, j'y repenserai ! Je trouve ça plus joli en plus.
faut avoir du courage pour une boutonnière à la main non?, et du temps ! et pour le reste, je me suis dit exactement la même chose que Ticchetetta