Le Needlenaute du mois : infinitudes
Peut-tu nous décrire en quelques mots qui tu es ainsi que ta vie “en dehors d’internet” ?
En dehors d’Internet, je m’appelle Stéphanie, je vis dans une maison avec mon chéri, mes deux chiens Border Collie et mon chat. J’exerce un emploi très prenant et très stressant, qui rend nécessaire cette évasion en couture. Mon employeur m’a accordé cette année un congé individuel de formation qui me permet de partir deux fois par semaine en formation : j’apprends la coupe et le dessin. Depuis, je me suis bien libérée et ne me mets plus de barrière, je tente tout ce qui me passe par la tête, c’est-à-dire beaucoup de choses.Depuis combien de temps pratiques-tu la couture ? Et depuis combien de temps entretiens-tu un blog dédié à cette passion ?
Je pratique la couture depuis 3 ou 4 ans, je me suis décidée à force de ne jamais trouver en magasin ce que je cherchais, toujours une mode ou deux d’avance ou de retard ! J’avais déjà eu un blog quand j’avais commencé, puis je l’avais vidé et mis en sommeil pendant presque 2 ans, je n’aimais pas ce qu’il devenait, par ma faute, car j’y mettais de plus en plus mes doutes et états d’âme liés au boulot. Je l’ai rouvert ce début d’année et n’y mets que ma passion, je m’abstiens de poster quand le boulot prend le dessus.Comment définirais-tu ton style en couture ? Quelles sont tes inspirations ?
Au niveau style, j’avoue ne pas savoir me définir, d’ailleurs, quand T&N avait lancé un débat sur l’originalité, j’ai écrit et effacé plusieurs fois. J’aime essayer des tas de choses, les coudre, mais je ne me vois pas forcément dedans : je trouve sublimes les coupes très féminines, stylées, mais n’en porte pas au quotidien, je privilégie le confort. Depuis que j’ai découvert Makeshift, grâce à un article ici, je me rends compte que c’est ça qui me plaît, tant au niveau style qu’au niveau "concept" : fabriquer des choses faciles à vivre au quotidien, des pièces qu’on peut mixer entre elles et porter tous les jours. Mes inspirations sont multiples : les vitrines, les livres de stylisme : en général, je vois un élément sur tel vêtement mais que je vois avec tel autre élément plutôt que sur l’original. Par exemple, aujourd’hui, je vais dessiner un patron qui va mixer un élément d’une robe vue chez Cos (le "flanc") avec le morceau d’un haut vu chez Red de Rouge (l’encolure) et avec une découpe vue en cours de coupe.Comment et / ou avec qui as-tu appris à coudre ?
J’ai appris à coudre à Saint-Malo : en passant devant un magasin Singer et alors que je cherchais à apprendre, j’ai vu une affichette proposant des cours et ai contacté la prof, qui intervenait dans le magasin. Très rapidement, nous nous sommes senties oppressées dans ce petit magasin et avons discrètement convenu de nous retrouver chez elle. C’est Isabelle qui m’a donc appris, elle est devenue une amie, je parle beaucoup d’elle dans mon blog.Quelles sont tes matières préférées ?
J’adore travailler la soie, les soies. Mon parcours en couture est ponctué de beaucoup de chances et opportunités. En Bretagne, je travaillais à Dinan et un jour, dans une vitrine, je vois que deux jeunes créatrices liquidaient leur stock de tissus pour renouveler. Quand je dis liquider, c’est bien que je partais avec 20 mètres de tissus pour une douzaine d’euros, une véritable aubaine. Il m’en reste, d’ailleurs, de leurs coupons. Arrivée dans le Sud-Ouest, il m’arrive la même chose avec une créatrice de robes de mariées, Elsa Gary, dont l’atelier est à Agen, qui liquide régulièrement ses tissus : de la soie, beaucoup de soie. J’ai donc appris à connaître et aimer cette matière, je n’avais pas peur de tailler dedans à un euro le mètre !Quel est le plus gros projet couture que tu envisages de réaliser ?
Mon plus gros projet, en fait j’en ai deux : je rêve de fabriquer une robe de mariée mais n’ai jamais osé. Le deuxième est un vieux projet, remis d’actualité grâce à Makeshift : des chaussures. J’ai depuis des années la plaque de caoutchouc pour la semelle, le cuir… Là, il avance, j’ai commandé la colle à mon cordonnier, il va aussi me procurer des embauchoirs.Enfin, quels seraient les conseils que tu donnerais aux néophytes ?
Pour les néophytes, je dirais d’oser : tout peut s’apprendre et il ne faut pas se mettre de barrières. Je fais toujours un "brouillon" d’un nouveau modèle dont je ne suis pas sûre, en toile pas chère, que je peux tripatouiller, modifier, jusqu’à arriver au bon prototype. Il ne faut jamais se décourager. Mon truc, pendant les périodes où je rate tout, c’est de mettre de côté, faire des trucs inratables avec des patrons simples pour reprendre confiance, y revenir ensuite. _infinitudes en quelques liens
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