[Artiste] Agustina Woodgate
De quoi faire rêver les plus adeptes de l’upcycling !
On vous présente aujourd’hui les incroyables tapis de peluches réalisés par l’artiste argentine Agustina Woodgate.
Sur le plan graphique, on ne peut que s’émerveiller de la beauté des motifs, de la résonance des couleurs, et de la complexité de la construction ! Je me demande bien combien d’heures nécessite la confection de tels tapis, et surtout comment tout cela tient en place ! On a envie de les voir de très loin pour absorber d’un coup toutes les couleurs, de s’approcher un peu pour comprendre les motifs, et enfin de toucher la matière. Est-ce que ces tapis sont aussi doux que les peluches d’un enfant ? Ou bien sont-ils rugueux comme les tapis orientaux placés dans le salon des bonnes familles occidentales ?  Le projet a commencé avec une constatation un peu amère : l’ours en peluche de son enfance, que l’artiste avait emmené avec elle lors de son emménagement Miami, ne ressemblait plus à un ours. Il était tellement usé qu’il n’avait même plus d’yeux. Et puis finalement, qu’est-ce qu’un ours en peluche si ce n’est un tas de poils synthétiques, un objet sans vie ? Loin des chimères de l’enfance, il ne s’agit plus que d’une peau gonflée à la ouate. C’est à ce moment-là que l’artiste a eu envie de « jouer » avec la plasticité de cet animal. Elle s’est rendue au magasin seconde-main le plus proche et a acheté un autre ours en peluche, les a dépiauté tous les deux et a commencé à organiser de nouveaux schémas structurels avec cette matière curieuse.
La série de huit tapis a nécessité 2 ans de travail intensif. Il a fallu d’abord trouver toutes les peluches. Au début ce furent des donations de ses amis, puis avec le bouche-à-oreille beaucoup de personnes ont entendu parler du projet et participé eux aussi aux donations. Lorsque l’artiste avait besoin d’une couleur en particulier, elle fouillait les magasins d’occasion et vide-greniers. Le travail de « dépiautage » (au découd-vite !) et de couture a été très laborieux, d’autant que l’artiste n’a pas l’habitude de coudre. Il lui a fallu apprendre sur le tas et trouver les bons points pour assembler ces gigantesques peaux de nounours.  Pour l’artiste, le tapis ne fait pas seulement référence à l’histoire personnelle des propriétaires des peluches, il propose aussi une organisation et exposition de souvenirs, d’histoires d’enfance et de famille. Pour ma part, lorsque j’ai vu des vidéos des œuvres exposées, j’ai trouvé que l’effet était saisissant ! Au-delà de la fantastique organisation des couleurs et des formes, il y a aussi un réel effet « peau d’animaux » tués, chassés et exhibés. On dirait de grands manteaux de fourrures pop. Et ce n’est pas l’innocence de l’animal qui a été sacrifiée, mais plutôt l’innocence de l’enfance … Alors, ça vous dit de dépiauter les nounours de vos (grands) enfants ? Ou serait-ce un sacrilège ?!
Pour en savoir plus
une interview (en anglais) de l’artiste
Cet article vous est proposé par Tiny Tailoress ; merci !
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C'est impressionnant.
Merci pour cette découverte Tiny Tailoress :)
waou! il faut savoir faire preuve d'une réelle vue d'ensemble et savoir prendre du recul (au sens propre!) pour parvenir à à des œuvres pareilles! C'est épatant! Merci pour la découverte!
Magnifique!! En ce qui me concerne mon "doudou" d'enfant (un lapin désormais vaguement orange, rapiécé de partout et sans yeux...) est sacré: je le laisse comme cela, dans ma table de nuit :)
Sacré travail ! Et le rendu est superbe...
très impressionnant!
Hmm, mon coeur balance! C'est joli de loin, mais en tant que créatrice de peluches ça me fait mal au coeur!
ça donne envie de bazarder les 4000 peluches de mes minis pour en faire un tapis ! :)
@Aurore et @Stordigot
Vous m'avez fait rire toutes les deux avec vos vives réactions totalement opposées ^^
@ThéOz De rien !