[Discussion] Plus qu'un hobby
Cette année, la couture a pris une place vraiment importante dans ma vie. Bien plus qu’un simple hobby ...
... je la conçois aujourd’hui comme un « way of life ». Lorsque je tente d’expliquer ma passion à des néophytes, je la compare souvent à la cuisine. Il y a le plaisir de créer un produit de ses propres mains, la satisfaction de connaître précisément le contenu et l’origine de son assiette, ainsi que la confiance et la fierté en ses compétences personnelles. Et surtout, lorsqu’on a commencé, on peut plus s’arrêter ! Aujourd’hui j’avais envie de partager avec vous en détails ce qui me fait vibrer dans cette passion. Certains points vous parleront plus que d’autres, je l’imagine. Pour ma part, certains étaient des objectifs de départ, et d’autres furent des révélations tardives...
dessin de Tiny Tailoress
Aimer son corps.
Coudre ses propres vêtements nous apprend à aimer toutes les particularités de notre corps. Dans notre société où les « standards » règnent, mouler un tissu « autour » de son corps au lieu de « rentrer » dans une taille approximative, est une expérience qui n’a vraiment pas de prix ! Avant de coudre sérieusement, j’avais un schéma de pensée très négatif. Je me disais souvent en essayant des vêtements : « mes épaules ne sont pas assez larges », ou bien « je suis trop petite ». Penser à l’inverse : « cette emmanchure est trop large » ou bien « ce buste est trop long » change vraiment toute la donne et permet d’être bien plus bienveillant envers soi-même ! Mais il est vrai que cela prend du temps et demande de l’effort. Pour ma part j’y travaille encore, et j’essaie de partager ce point de vue autour de moi. Si quelqu’un me dit « Moi j’ai pas des fesses normales », je le (ou la) reprends en rétorquant : "tu n’as pas des fesses anormales, tu as des fesses qui ne sont pas standards, ce qui ne veut absolument rien dire concernant la normalité de tes fesses puisqu’un standard se définit comme ceci : Qui est conforme à une norme de fabrication en grande série. Un postérieur anormal serait plutôt un postérieur pourvu de trois fesses, par exemple". Cela fait toujours plaisir aux gens qu’on leur dise que s’ils ne sont pas standards, c’est qu’ils sont uniques. Alors pourquoi ne pas le penser par soi-même ?
Construire son identité.
Dessiner sa propre garde-robe permet de se poser un peu et réfléchir plus longuement à ce qu’on aime réellement porter. Il faut passer par plusieurs étapes : être à l’écoute de ses envies, analyser ses besoins, trouver/dessiner un modèle, choisir le tissu, ajuster la coupe, et assembler le vêtement. Et chacune de ces étapes nécessite un peu de réflexion. De mon côté, planifier ma garde-robe à un rythme lent (très lent) mais constant, m’aide vraiment à définir plus clairement ce que j’aime porter. Maintenant que je connais bien les propriétés des différents tissus, je comprends mieux ce que je trouve confortable et pourquoi, et de même, puisque je sais ajuster un vêtement à ma morphologie j’ai de meilleures chances de porter des tenues que j’aime ET qui me mettent en valeur. Tout ça permet de se construire sa propre identité, en mettant à distance les tendances. Le point de départ d’un nouveau vêtement dans son placard n’est pas une nouvelle mode, mais bien un désir et besoin uniques et propres à soi.
Développer habileté et autres compétences.
Lorsqu’on coud, on éduque son œil à voir et comprendre les couleurs, les matières et les formes. Les proportions et l’ajustement demandent de l’intelligence et de la persévérance. Les vêtements cousus main sont aussi d’extraordinaires pièces d’ingénierie, qui impliquent de comprendre la géométrie dans l’espace, les propriétés des matières, et les relations entre plusieurs morceaux assemblés. Ensuite, la couture développe la dextérité et la concentration prolongée, deux compétences qui sont de moins en moins sollicitées dans notre société où tellement de gens travaillent dans des bureaux, avec une ambiance nerveuse et des rythmes affolants. Je pense aussi que construire sa propre garde-robe permet de développer le « goût ». On dit parfois que le goût est unique et personnel. Moi je pense plutôt que le goût n’est pas une histoire de style ou d’esthétique, mais plutôt de coordination et de qualité des matériaux. Lorsqu’on fait ses propres vêtements, on passe plus de temps il me semble à coordonner les matières et les couleurs, à choisir des pièces qui iront ensemble et se mettront mutuellement en valeur que lorsqu’on achète en magasin. Sachant que le couturier sait mieux que quiconque ce qu’est un beau vêtement, de la qualité de ses fibres à la beauté de son tombé....
Consommer différemment.
La couture comme « alternative » est très visible chez certains de nos needlenautes malins et habiles. Ils sont capables de créer des vêtement à partir de rien, de recycler le « prêt-à-jeter », et de n’y laisser de surcroît presqu’aucun sou. Pour d’autres, la question n’est pas monétaire, et ils se plaisent à acquérir de beaux métrages tissés en France, et/ou faits de fibres produites dans le respect de la nature et des collaborateurs. Dans tous les cas, c’est une alternative de consommation, un moyen de dire non à la production de masse qui nous vend des produits chers, « prêts-à-jeter », et dont les conditions de productions sont indéniablement honteuses. Il m’arrive encore d’acheter des vêtements dans de grandes enseignes à bas prix, et le passage en caisse est toujours douloureux. Je le prends comme une bonne chose. C’est à dire que j’accepte de ne pas pouvoir créer tous mes vêtements, que ce soit par raison technique, financière ou de temps, mais cette culpabilité que je ressens me prouve que ma conviction est réelle. Et je me laisse le temps de progresser pour un jour peut être pouvoir ne plus jamais mettre un pied chez notre ami suédois. Ou alors, juste pour regarder ^^
Se connecter aux autres.
Il y a d’abord cette formidable communauté des couturières et couturiers. Pardonnez-moi l’expression, mais quand j’ai réalisé combien de couturiers connectés il y avait sur la toile, j’ai HALLUCINÉ. Et puis surtout, j’ai été très touchée de voir qu’il s’agissait d’une communauté bienveillante, où tout le monde s’entraîne et s’entraide, où l’on prend plaisir à apprendre ensemble et à partager ses connaissances... Sur un plan différent, lorsqu’on coud pour une autre personne, il se passe quelque chose de très émouvant. J’ai offert à ma nièce (qui est encore un bébé) une tenue complète il y a quelques mois : de la veste aux chaussons, en passant par la blouse et le pantalon. Que d’amour, que de bienveillance j’ai mis dans la confection de ces minuscules vêtements ! Je voulais qu’elle soit belle, qu’elle soit au chaud, et qu’elle se sente bien. Tout ce que je souhaite pour moi, je le voulais aussi pour elle, et j’y ai consacré encore plus d’attention et de rigueur que si c’était pour moi. De l’amour en fibres, en quelque sorte. Coudre pour les autres est assez occasionnel pour moi. Certains de nos needlenautes cousent plus pour leur proches que pour eux-mêmes ! Et j’imagine qu’ils auraient bien plus que moi à dire à ce sujet...
Pour moi, la couture est une passion géniale qui permet de développer l’amour-propre, la confiance en soi et l’intelligence. Qu’en est-il pour vous ? Vous retrouvez-vous dans ces points ou y a-t-il d’autres dimensions absentes ici qui vous tiennent à cœur ?
Merci à Tiny Tailoress pour son article !Ajouter un commentaire
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Je me retrouve parfaitement dans cet article. Bien que je ne couse que trop peu par manque de disponibilité (temps et place) je n'ai pratiquement pas acheté de vêtements depuis maintenant deux ans. Bon, j'avais aussi de l'avance, il faut l'avouer. Finalement, c'est une sorte de "désintoxication" qui libère l'esprit. Et le budget ainsi économisé me permet de m'offrir une très belle paire de chaussures par an, voire par saison.
Je me retrouve bien dans cet article aussi, et j'insiste comme Christineayze sur le côté détente. Comme elle le dit, la couture, et peut être plus encore pour moi le tricot, libèrent l'esprit. Rien de mieux pour oublier une mauvaise journée!
Dans le tricot il y a à la fois le contact avec une belle matière (c'est presque comme caresser un chat!) et le geste qui relaxe énormément. Et lorsque l'on compare le temps et l'argent que l'on met dans la confection d'un pull, aux prix que propose notre ami suédois, le trictot (ou la couture) n'est clairement pas pour moi une économie, mais un vrai plaisir!
J'aime beaucoup ce billet... et je partage cet esprit.
Ca fait du bien à lire :)
Très bel article! Merci! :-)
Moi, la couture me permet de me déconnecter du monde pendant qques heures! ça me vide la tête, un vrai bonheur!
Je n'ai pas encore appris à retoucher un patron donc je ne peux pas dire que j'ai appris à aimer mon corps (en ce moment, je suis plutôt en mode "aversion totale") mais je commence à me rendre compte des modèles qui ne me vont pas! Du genre, les robes "empire", je les trouve tjs magnifiques sur les autres mais une fois cousues pour moi, je suis déçue! Bref, une forme à éviter à l'avenir!
Pour le moment, je couds surtout pour moi car je manque de confiance en moi et j'ai peur de coudre pour les autres une pièce qu'ils se sentiraient obligés de porter en étant pas bien dedans!
C'est vrai que j'ai plus conscience de la complexité de la fabrication d'un vêtement et je me dis que certaines enseignes doivent vrt avoir des conditions de travail et de salaires déplorables pour proposer des pièces parfois bien compliquées à la vente à des prix incroyablement bas... j'y pense mais comme je suis fauchée, j'y ai recours quand même, dans une autre vie, je serai blindée de thunes... et j'achèterai de façon plus responsable ;-)
Belle journée!
Merci pour cet article, je m'y retrouve beaucoup !
J'ajouterais que faisant un travail de bureau (qui fait pas mal fonctionner les neurones...), ça fait du bien d'avoir une activité manuelle qui permet de se libérer l'esprit et de produire quelque chose de concret !
Et aussi une certaine fierté qu'on éprouve quand on débarque avec une nouvelle créa et que nos copines s'extasient d'un "C'est toi qui l'a fait ! mais c'est trop beauuuuuuuuu, t'es super douéeeeeeeeeee" !!! Le principal est bien sur de se faire plaisir mais des compliments c'est toujours agréable !
Superbe article ! Merci beaucoup Tiny Tailoress !
Avant, quand je faisais du shopping, je trouvais beaucoup de chose trop chers mais maintenant que je couds, c'est le contraire et c'est là qu'on se rends compte qu'on exploite des gens pour qu'on ait notre petit manteau confortable à prix dérisoire !
La couture est donc un bon moyen de voir ce qu'il se passe autour de nous et de consommer autrement et comme tu le dis si bien, d'apprendre à s'aimer et à mieux se connaître !
Et très chouette dessin ! :)
J'ai découvert la couture un peu par hasard peu après la naissance de mon ainée. Je voulais acheter une célèbre couverture pour bébé et le prix m'a refroidi, j'ai investi dans une machine à coudre à la place (ce qui a fait ricaner mon entourage). Et je me suis lancé. Cette fameuse couverture en plusieurs exemplaire puisque ma nièce est née au, même moment, des écharpes de portage , un siège nomade si pratique dans notre petit deux pièce pour éviter la chaise haute... puis les vêtements. Je ne suis pas douée mais acharnée. Et après avoir passé beaucoup de temps à coudre des vêtements pour enfants, je me mets plus sérieusement à la couture adulte. Le tricot et le crochet me détende mais la couture m'a sauvé si l'on peut dire. J'ai connu une période très difficile après la naissance de ma fille et le fait de coudre, de créer une pièce m'a redonné l'estime de moi. Vu le nombre de patrons et les craquages déraisonnés de tissus, on est loin d'une raison purement économique mais j'achète beaucoup moins de vêtements depuis que je couds et je préfère mettre 20 euros dans un mètre de tissu que dans des médocs
Je suis d'accord sur tous les points. Coudre est une bien belle aventure !
Bel article ! Je ne vois qu'un joli dessin, faut que je passe sur un PC pour voir les autres...
Merci pour cet article ! Je partage cette vision.
Coudre c'est aussi prendre le TEMPS, le temps de choisir, de faire, d'ajuster, de réfléchir.
J'aime beaucoup l'anecdote des "3 fesses" sur la normalité !
Cet article me parle, je m'y reconnais aussi.
Moi aussi j'ai souvent dit que je suis mal fichue parce que tel ou tel vêtement ne me va pas. Mais en fait, c'est le vêtement qui est mal fichu!! Pas moi!! CQFD!!! :-)
La couture est à la fois un passe temps, mais aussi une utilité, faut bien remplir l'armoire! Et qui d'entre vous ne s'est jamais posée devant l'armoire (pleine à craquer, bien sûr...) en disant "j'ai rien à me mettre", hein, avouez, ne me dites pas que je suis seule! ;-)
Alors oui, c'est une alternative à la consommation, mais c'est aussi un plaisir. Plaisir qui peut mener à une boulimie de tissus, coupons qui attendent sagement d'être utilisés, mais leur temps viendra. Il y a les projets coup de tête : "envie d'une jupe, aussitôt achat d'un tissu qui plait, et hop, une jupette!" et les projet qui ne demandent qu'à mûrir "tiens, il est beau ce tissu... on verra ce que j'en ferai... plus tard..."
Quant au partage, c'est une notion qui disparaît de nos jours, et effectivement, la couture réunit les passionnés, partage d'idées, entraide sur un projet, quand l'une est bloquée, une autre trouvera la solution.
Et quand j'entends dire que la couture c'est un truc de mamies, suffit de parcourir les différents blogs, pour se rendre compte que de plus en plus de jeunes se passionnent pour ce loisir. Mais à n'en pas douter, il y a bien souvent le souvenir d'une mamie couturière par qui tout à débuter!
Très belle réflexion, très juste !
Merci pour cet article!
j'aime beaucoup le paragraphe aimer son corps!
et je me retrouve dans tout ce qui a été dit!
J'aime beaucoup cet article, en effet!
"Accepter son corps", c'est quelque chose que j'ai tout de suite remarqué quand j'ai commencé à regarder les tumoraux, les blogs. On vous explique comment changer telle ou telle partie du patron sans jugement, et je dois dire, ça rafraichit bien. Quand j'étais petite, ma mère était obsédée par le fait que sa fille était "grosse" et que je ne "rentrais dans aucun vêtements", alors quand on s'entend répéter ça depuis ses 5-6 ans, ça change de voir qu'on peut aller sur des sites ou les gens ne pensent pas en termes de "rentrer dans un vêtement", mais plutôt de "faire un vêtement qui aille bien" (au passage, je vis très bien mes rondeurs maintenant, je n'écris pas ça pour que les gens s'écrient "oh, la pauvre!")
Bon après, j'admets que les modifications de patrons, ce n'est pas mon fort, et que j'ai tendance à me décourager quand il y en a trop (et puis dans le dos c'est difficile!). Enfin, un jour, je serai une pro du fitting, un jour...
Après, au niveau de coordonner les choses, j'ai vraiment remarqué ça ces derniers temps, parce que je cherche à m'acheter des chaussures automne-hiver. Avant, du moment qu'elles étaient jolies et que mes pieds ne criaient pas à l'aide dès qu'ils y rentraient, j'aurais acheté. Mais là, ça me prend vraiment du temps. Il y a beaucoup de choses qui me plaisent, mais je me demande à chaque fois "avec quoi est-ce que je peux mettre ça? Cette touche d'originalité est super jolie, mais est-ce que ça va vraiment avec ma garde-robe, ou juste avec une jupe ou deux?"
Bon, beaucoup de blabla dans ce commentaire, mais tout ça pour dire que cet article me parle bien.
un super billet dont je partage aussi l'esprit! merci!
Très bel article qui me touche particulièrement. J'ai sensiblement le même rapport à la couture (et à toutes les activités DIY, de manière générale) : cela pousse à prendre le temps, à prendre "conscience" (de soi, de ses goûts, de ses capacités, du vrai "coûts des choses"... en vrac et dans le désordre) : c'est assez libérateur, finalement.
Bravo pour cet article qui décrit parfaitement la relation qu'on peut entretenir avec la couture. Je fais moi aussi partie de celles auxquelles la couture a donné un autre regard sur leur corps, sur les vêtements et les matières. J'ajouterais que la couture me permet d'imaginer et de rêver sur les modèle,sur les matières, les couleurs, les associations de tissus et j'adore ça !
Je suis contente que cet article vous ai touché, j'y ai mis beaucoup de cœur !
Et merci d'avoir partagé vos impressions et vos avis sur le sujet ! Ça me ravit. :-)
Merci Alice pour ce très bel article qui me parle et me touche ainsi que le constat que nous sommes nombreu(ses) à partager cette vision des choses.Il y a tant de bonnes raisons de coudre... on aurait tord de se priver de ce plaisir !
C'est rare que je me retrouve à ce point dans les propos d'une autre personne. Tu as su mettre des mots sur ce que j'ai du mal à expliquer à pas mal d'amis qui ne comprennent absolument pas pourquoi je préfère parfois passer une journée à coudre plutôt qu'à aller faire la fête.
De mon côté, j'ai du mal à coudre pour les autres car je suis alors encore plus exigeante que pour moi. Quand je couds pour les autres, c'est une très grade source de stress... ce qui est un peu l'inverse de ce que je recherche avec cette activité. Mais bon, peut-être que j'aurais un jour, à force d'expérience, suffisamment confiance en moi pour offrir des vêtements faits-main sans défaillir..
Merci pour ce bel article, je m'y retrouve plutôt pas mal... si ce n'est qu'il m'arrive de coudre pour le plaisir... par exemple une pièce complexe pour moi qui va me permettre de travailler une nouvelle technique ou simplement un vêtement que je trouve beau en lui même. IL y a donc certaines créations que je porte peu ou pas mais généralement, je le sais avant de commencer... néanmoins j'arrive toujours à le faire adopter...!!! En tous les cas c'est un beau recul que tu prends sur cette passion pour réussir à le formaliser de manière si juste ;)
Merci pour ce très bel article : tu as su trouver les mots justes...
Comme certaines déjà plus haut, j'ajouterais la notion de plaisir : de savoir que dans qq heures, je vais coudre, de choisir les couleurs, de faire ce geste-ci, de geste-là répétitif, d'être dans ma bulle hors du monde et du temps pressé, de rêver à d'autres créations, de "vivre couture" même quand on ne coud pas, en pleine réunion par ex, ... mais aussi plaisir ressenti une fois telle difficulté technique dépassée, une fois tel vêtement réalisé et porté.
Pour le tricot, c'est le côté hypnotique de la chose qui me détend et me fait m'évader... dans les mailles, la matière et les couleurs ... très loin parfois ;-) Difficile de revenir.
Merci encore pour ton article
Très bel article! C'est intéressant ce que tu dis sur le goût. C'est vrai que coudre nous apprend à voir. Quand je vois certains tissus que j'ai achetés lorsque j'ai démarré, ça ne me correspond plus du tout. On devient plus exigeant et il y a aussi une recherche de cohérence ( avec soi même, avec le reste de sa garde-robe).
Moi, j'ajouterais la patience. Non seulement il faut prendre son temps, mais aussi, on apprend à être patient avec soi-même, à accepter ses erreurs. Coudre me rend très zen :)
Très bel article qui me parle beaucoup également. Je couds depuis l'âge de 12 ans et cette passion m'a permis de m'habiller en fonction de mes envies et non selon les modes. J'ai également appris à accepter mon corps et ses changements au cours des années tout en m'aidant à garder une belle estime de moi.
La couture m'apporte aussi beaucoup de plaisir et me permet d'exprimer ma créativité.
J'aime également beaucoup l'esprit de partage et de bienveillance qu'on trouve entre nous :)
Très bel article dans lequel je me retrouve aussi dans pas mal de point.
De mon coté, je couds "sérieusement" depuis 4 ou 5 ans, je faisais auparavant des costumes de GN mais sans aucune technique. J'ai donc beaucoup progressé quand j'ai commencé à coudre des vêtements pour mes enfants. Il y a environ un an et demi, j'ai sauté le pas et osé coudre pour moi. Et l'un des effets auquel je ne m'attendais pas, c'est que depuis, j'ai totalement changé de look, et j'ai osé enfin assumer ma féminité. Je ne porte quasiment plus que des jupes et des robes, je me crée mon propre style, je peux même passer des heures sur des sites de vente de chaussures alors qu'avant ce n'était vraiment pas mon truc. Je m'éclate totalement et mon coté "garçon manqué" assumé (et renforcé par mon métier d'ingénieur informatique) a complètement disparu... et ça me plait :-)
Article très juste. Avant de commencer à coudre, le choix de fringues c'était un peu la corvée car je savais que dans certain magasins je ne trouverais pas de vêtements correspondant à ma morphologie... Mais ça c'était avant.... Maintenant je couds pour moi et ça me plait ! Et avec la blogosphère j'ai fait la connaissance de super couturière et ça, ça n'a pas de prix
Merci beaucoup pour cet article.
Pour moi la couture a été avant tout de pouvoir coudre des vêtements ou accessoires à moindre coût. Quand je fais les boutiques maintenant, je ressors souvent avec des idées et très peu souvent avec des vêtements.
D'ailleurs je me suis aperçue que je ne porte quasiment plus de vêtements achetés.
La couture permet de me vider l'esprit, et après une journée de travail difficile cela redonne de l'estime de soi : je suis capable de faire quelque de beau.
L'une des étapes que je préfère c'est l'association des tissus et matières, en fonction des personnes pour qui on coud. Bien sur, il y a toujours le stress de savoir si ce que l'on a fait va plaire. Et puis quand on reçoit des compliments, on a un sentiment de fierté, et franchement c'est agréable. Cela redonne confiance en soi.
C'est tellement bien dit. J'ai commencé la couture il y a deux ans, et j'ai ressenti exactement les changements que tu décris. Au bout de quelques mois déjà, j'ai commencé à consommer différemment, j'étais prête à payer une pièce plus chère pour la qualité du tissu,et l'origine de fabrication... En plus de me construire une identité stylistique, j'ai appris à me connaître, à connaître mes forces, mes faiblesses, à m'accepter telle que je suis physiquement, mais aussi intérieurement: accepter l'échec (les heures passées sur un bustier qui au bout du compte est trop petit et raté, par ex.), à observer mieux.
Et surtout, j'aime la dimension de partage. Coudre m'a offert de renforcer certaines relations, d'en développer de nouvelles. Parfois, simplement, discuter avec ma soeur d'un haut que je veux lui faire nous conduit à une belle discussion privée. Je pense sincèrement -même si ça peut paraître un peu cucul- que coudre m'aide à devenir une meilleure version de moi-même, et pas seulement du point de vue vestimentaire!
J'oubliais toute la culture générale accumulée en écoutant des podcasts pendant que je couds ^^
Comme je suis d'accord avec toi quand tu parles du temps passé à réfléchir son vêtement et avec quoi l'assortir !
Quand on coud, en tous cas en ce qui me concerne, ce qui me prend le plus de temps, c'est de coordonner matières et patron. Ce temps nécessaire, ce recul, fait réfléchir : est-ce que j'aime vraiment ce patron ou suis-je influencée par les publications que je vois ? Est-ce que c'est pertinent avec ma garde-robe, avec moi ? Parce qu'on est pas ce que l'on porte, on porte ce que l'on est, pour faire référence à une pub en ce moment :D
Je ne prenais pas le temps de réfléchir à tout cela avant, en magasin et je me retrouvais avec bcp de vêtements jamais portés, peu flatteurs... tout cela est encouragé aussi par ces magasins qui ont des collections éphémères : achetez maintenant, car la semaine prochaine, on ne sera peut-être pas réassortis...
Aujourd'hui, le temps de trouver le tissu, l'idée a déjà fait son cheminement.
Alors quand je suis persuadée par un patron et qu'en plus, je trouve LE tissu, dans LA couleur, c'est du pur plaisir !
Mais ça prend du temps. Genre, mon prochain Gérard, eh bien cela fait depuis avant cet été que je sais que je vais le coudre mais je n'ai trouvé le tissu que la semaine dernière !
C'est tout à fait ca... C'est très bien résumé! :-)
Moi j'y ajouterai que c'est un retour aux racines... Le tricot ou la couture sont des arts ancestraux... il'y a une sorte de continuité. Qui ne rêve pas d'éteindre la télé et juste de tricoter au coin du feu comme le faisait nos grand-mères?
Un bel article, et je m'y retrouve, la couture me libère l'esprit et je ne pense à rien d'autre. et c'est une fierté de porter quelque chose que l'on a fait :)