Le coton biologique 1/2

Par Lili The banyan tree le 10 février 2014 dans Découvertes

On a parlé récemment des techniques de culture plutôt controversées du coton. Heureusement, nous n'avons pas besoin de tirer un trait définitivement sur cette matière puisqu'il existe le coton biologique !

La production de coton est considérée comme “biologique” lorsqu’elle a été vérifiée par des labels et certifications qui garantissent au consommateur que la culture a respecté les normes de l’agriculture biologique, exempte de pesticides, engrais, et OGM.

La Fédération internationale des mouvements d’agriculture biologique (IFOAM, l’organe qui représente l’agriculture biologique à travers le monde), définit l’agriculture biologique sur la base de quatre principes:

Quelles différences y a-t-il avec le coton conventionnel ?

La culture de coton bio n'utilise pas de graines génétiquement modifiées. Le sujet fait débat car cette technique de modification du patrimoine génétique est l'inverse de la sélection naturelle. De plus, ces graines modifiées sont brevetées, ce qui est controversé. Elles sont aussi stériles.

En Turquie, (où se trouve la plus grosse production au monde de coton biologique) après chaque année de culture de coton, la terre subit deux années de repos avec des cultures alternées, notamment de blé, de lentilles et de trèfle. Ces cultures sont non seulement destinées à enrichir et reposer la terre, mais également à interrompre le cycle de reproduction des insectes et des maladies, en vue de la prochaine récolte de coton biologique. L’utilisation d’intrants chimiques est donc fortement restreinte. Un recours aux plantes leurres et aux insecticides biologiques permet de  répondre aux exigences de non-toxicité et de biodégradabilité.

Cette jachère maintient les sols sains et productifs grâce à l'utilisation d'engrais naturels.

La rotation des cultures permet une meilleure fertilité des sols, donc une moindre consommation d’eau. Pour réduire cette consommation, les boules de coton, une fois récoltées, sont nettoyées à la main, au lieu d'être rincées.

Pendant le processus de transformation la fibre n’est pas traitée avec des produits toxiques. Les teintures et couleurs utilisées pour colorer ou imprimer les textiles correspondent aux normes environnementales les plus sévères (pas de métaux lourds, pas de blanchiment au chlore etc.).

Un peu d'histoire

La culture du coton biologique est lancée en 1990 (et oui, déjà 25 ans !). Au départ, certaines grandes marques de prêt-à-porter veulent intégrer le coton bio à leur collection (notamment Esprit, H&M, Levi’s ou Gap) mais la mode du synthétique et des couleurs vives ne laisse aucune chance au matières respectueuses de l’environnement. Les débuts du coton bio sont plutôt difficiles. La qualité du coton n’est pas homogène selon l’usine de fabrication, les consommateurs sont peu attirés par ces vêtements, car le coté environnemental n’est qu’un « plus », au point de voir fermer le peu de magasins spécialisés dans le textile naturel.

En 2000 est lancé un programme de mélange (aussi appelé programme de conversion) : les entreprises de prêt-à-porter s’engagent à utiliser un petit pourcentage de coton bio dans leur production, mélangé au coton conventionnel (à hauteur de 3 à 5% environ) pour introduire cette matière sans pour autant augmenter le coût de produit fini. Sous la pression des grandes marques qui ne veulent pas réduire leur bénéfice ni augmenter leur prix de vente au consommateur, c’est aux usines de faire un effort sur leurs tarifs. Une fois que le coton est produit en grande quantité plus aisément, le but est d’augmenter au fur et à mesure le pourcentage. C’est Nike qui montre l’exemple, suivi de Timberland et Marks &Spencer en exigeant aux usines de leur fournir de plus en plus de coton biologique.

American apparel utilise  du coton bio en grosse quantité, mais c’est Wal-Mart qui saute le pas et décide de passer à la vitesse supérieure en 2006. Le plus gros détaillant du monde passe une commande de 4500 tonnes de coton bio ! Sa filiale de vêtements de yoga 100% bio fait un carton plein, et une augmentation de la demande pour du 100% bio voit le jour rapidement ...

Etonnamment, toutes ces grandes marques de prêt-à-porter font peu de publicité autour de leurs efforts, et aujourd'hui, les entreprises estiment qu’il est plus intéressant financièrement de se tourner vers des textiles 100% bio même si le prix pour le consommateur grimpera manifestement.

Il est apparemment assez difficile d’obtenir des chiffres fiables au sujet de la production de coton bio.  Le plus gros producteur au monde est Mavideniz, qui se trouve en Turquie, le deuxième est  Eco Farms à Maharashtra, en Inde. Ce sont en tout une trentaine de pays qui participent à l’essor du coton bio.

Pour tout savoir sur les labels et y voir plus clair lorsque vous allez faire vos achats, rendez-vous demain !

A propos de l'auteur : Lili The banyan tree

Grâce à ses nombreux voyages et ses expériences tous azimuts, elle a sur le monde de la couture et du tricot un regard très personnel. Avec elle, on se pose les bonnes questions pour faire rimer création textile et éthique !

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Commentaires

meringOcassis (il y a 10 ans, 12 mois)

hey moi qui suit en turquie ça me dirait bien d en acheter! deniz veut dire mer en turc :) je vais me renseigner

Mel (il y a 10 ans, 12 mois)

super article ^^
il m'a fait penser à la marque de vêtement EKYOG. Cette enseigne à une démarche environnementale assez complète (pas seulement sur le coton d'ailleurs) et les modèles proposés sont toujours très chic et trendy, dommage que les prix soit si élevés.
pour plus d'info sur leur "label green chic" c'est ici:
http://ekyog-et-plus-si-affinites.blogspot.fr/