[Reportage] L'art de la soie (2)
Nous avons vu comment la soie est mise en écheveau, nous allons maintenant découvrir comment elle est tissée.
Le tissu est obtenu par l'entrecroisement des fils de chaîne et des fils de trame. C'est la combinaison des deux fils qui va créer le tissu.
La préparation du métier à tisser
Il faut compter à peu près une semaine pour préparer un métier. Soit beaucoup plus de temps que le tissage en lui même!
L'étape de l'ourdissage est la préparation des fils de chaîne. A partir d'un grand nombre de bobines, chaque fil est placé entre les dents d'un peigne afin d'être enroulés sur le tambour de l'ourdissoir en fonction de la largeur et la longueur du tissu que l'on veut obtenir. Les fils sont juxtaposés parallèlement avec une tension uniforme.
Une fois enroulée, la chaîne est dévidée sur l'ensouple qui sera ensuite placée sur le métier à tisser. (traduction : on enroule d'abord sur l'énorme bobine pour placer les fils les uns à coté des autres, puis on enroule le tout sur une des pièces du métier à tisser qui s'appelle "l'ensouple" ).
Le remettage : L'ensouple est donc placée sur le métier à tisser. Il faut définir l'entrelacement des fils de chaîne par rapport au fil de trame. La combinaison de cet entrelacement s'apelle l'armure. Le nombre de "cadres" nécessaires au tissage dépend du type de tissu que l'on veut obtenir. Ils servent à écarter les fils de chaîne pour faire passer la trame lors du tissage.
Puis le piquage: Les fils sont passés un à un dans un peigne (cette fois ci c'est le dernier!). Deux personnes sont nécessaires pour cette étape. Sur la photo suivante, la personne de droite présente les fils un à un à la personne de gauche, qui glisse un crochet entre les deux dents du peigne et réccupère le fil presenté. Il y a 24 dents par centimètre, il faut être patient...
Le tissage
Les fils de chaîne se déroulent donc depuis l'ensouple et passent individuellement entre les dents du peigne pour s'enrouler de nouveau sur le cylindre placé à l'avant du métier.
Pendant ce temps, par un jeu de pédales, les cadres du métier vont se soulever de manière alternative et créer ainsi un espace vertical dans lequel viendront s'insérer les fils de trame lancés par la navette qui effectue un mouvement de va et vient.
Après chaque passage de la trame, le peigne viendra serrer ce fil contre le fil précédent, le tissu ainsi formé viendra s'enrouler, dans la continuité des fils de chaîne. La patience et la minutie sont indispensables...
Derrière les métiers à tisser se trouvent tout un tas de petits doigts de fées qui gèrent à la perfection le jeu des pédales et manient le fil mieux que personne. De quoi nous faire réflechir lors de notre prochain achat de tissu, pour peu qu'il soit fait main !
A propos de l'auteur : Lili The banyan tree
Grâce à ses nombreux voyages et ses expériences tous azimuts, elle a sur le monde de la couture et du tricot un regard très personnel. Avec elle, on se pose les bonnes questions pour faire rimer création textile et éthique !
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Commentaires
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impressionnant! Merci pour l'article ;-)
c'est vrai qu'on n'imagine pas la complexité des machines et des actions successives nécessaires pour arriver au banal rouleau de tissu !
Si au moment de l'ourdissage on forme bien l'encroix, alors les fils restent bien dans l'ordre et on fait faire le remettage seule.
L'ouverture entre les nappes de fils s'appelle la foule.
Le tissu formé au fur et à mesure passe sur la poitrinière et s'enroule sur l'ensouple avant.
Un bon livre technique: 'Le livre du tissage' de Laila Lundell, chez Dessain et Tolra, qui date de 1978, guettez sur les sites d'occasion pour le trouver.
Je regrette de m'être séparée de mon métier à tisser, faute de place...
Quel travail ! Merci c'est si bien illustré !
Il y avait un reportage sur le tissage de la soie cette semaine ou le week-end dernier à la TV, mais sur quelle chaîne... ?
la soie n'a plus de secrets pour nous ! quel boulot monstre, c'est vrai que l'on ne s'en rends pas compte de tout ça ! merci !!