Interview: Emmanuelle Esther
Emmanuelle Esther est née à Nice, d'un père tapissier et d'une mère couturière,
cette proximité avec les matières, les couleurs et le goût du bel ouvrage l'a conduit tout naturellement sur la voie du tricot...
Quelques années d'école de couture et l'immersion dans le monde de la mercerie ont conforté son envie de créer sa propre marque, tout en forgeant sa rigueur technique. Sa première collection a vu le jour en 2004, et depuis, deux collections par an rythment sa vie berlinoise. Adepte des couleurs franches et des formes simples, Emmanuelle Esther s'adresse à toutes celles qui souhaitent donner du style à leurs basiques. Membre fondateur du Collectif France Tricot, elle investit l'espace urbain de ses créations tricopathes, afin de faire passer des messages et interpeller les passants. Touche-à-tout espiègle, elle ne cesse d'expérimenter de nouvelles matières et de faire appel à sa créativité et à son imagination.1. Emmanuelle Esther c’est qui ? C’est quoi ?
Emmanuelle Esther, c'est le nom de ma marque d'accessoires en tricot : 2 collections par an. En été du coton, en hiver de la laine. Je fais aussi de fleurs et beaucoup d'autres rigoloteries en tricot. J'ai crée cette marque en 2004. C'est aussi mon prénom et mon deuxième prénom.2. Quand et comment as-tu commencé à créer ?
J'ai commencé à créer et fabriquer des choses très tôt. Mon premier coup de coeur a été pour les perles et la création de bijoux vers 10/12ans. S'en est suivi la couture et le tricot. Le tricot appris avec ma grand-mère quand j'avais 8 ans et sur lequel je suis revenu bien plus tard.3. Quelles sont tes sources d’inspiration ?
La rue, les filles, l'enfance, les couleurs, les matières, les animaux, les clips, tout !4. Quel est ton statut professionnel actuel ?
Auto-entrepreneur en France, mais je vais bientôt prendre un statut allemand ou européen car je vis maintenant à Berlin et je compte bien y rester.5. Qu’est-ce qui t’a poussé à vouloir devenir pro ?
Vivre de ma passion. Voir que ça commençait à marcher un peu et surtout pouvoir faire des factures et passer donc à un niveau au dessus. C'est pas possible de vendre en boutique sans pouvoir facturer.6. Quelles ont été les difficultés pour y arriver ?
Pour y arriver pas vraiment de difficultés mais pour tenir c'est une autre histoire. Travailler seule et sans filet n'est pas évident. On ne sait jamais de quoi sera fait le lendemain, si on va réussir à boucler la fin de mois mais c'est le genre de vie que j'ai choisi et que j'assume. Je déteste bosser pour quelqu'un d'autre que moi, mais je fais de temps en temps des boulots alimentaires (obligée...)7. As-tu trouvé des aides sur ton parcours ?
Oui, des aides pendant une période de chômage où j'ai pu me consacrer à ma marque sans me soucier de la rémunération. J'ai pu travailler sur la com et l'évolution des choses sans avoir trop de pression d'argent. Beaucoup de gens m'ont soutenu aussi, les blogueuses, certains magazines, les copines, la marque a bien circulé grâce à ces personnes qui ont relayé l'info.8. Est-ce que ton entourage proche a joué un rôle ?
Oui, mon chéri de l'époque m'a aidé pour pas mal de projets. Mes amies en étant fan de mes tricots et en me poussant à continuer. Ma famille sans plus car je pense que ça leur faisait peur que je me lance dans un projet indépendant sans salaire fixe...9. Comment te fais-tu connaître ?
Le support qui m'a le plus aidé est bien sûr internet et plus particulièrement Myspace qui m'a permis de montrer mon travail et d'être contacté par des magazines et des blogueuses. Sinon Facebook et les parutions magazines.10. Comment s’organise ton travail au quotidien ?
Je travail chez moi. Je prépare les commandes de la veille en tout premier lieu et ensuite je travaille sur les différents projets parallèles avec le CFT (Collectif France Tricot). Je passe pas mal de temps à répondre aux mails aussi et à m'occuper de mon site et de ma com. Sinon je m'occupe aussi de créer les futures collections, je fais les commandes de fils, je tricote des pièces différentes pour des markets de créateurs que je fais sur Berlin. J'oublie beaucoup de choses...11. Comment te vois-tu dans 10 ans ?
Dans 10 ans, à la campagne dans une maison avec mon chéri et mes enfants. Un grand atelier pour continuer mes passions, continuer aussi à commercialiser, toujours sans patron !! J'aurai beaucoup d'animaux !!12. Que dirais-tu à celles qui rêvent de devenir pro ?
De bien tester le produit avant. De ne pas tout lâcher (boulot alimentaire...) avant d'être sûre que ça marche un peu. De le faire en pro et pas en mode loisir créatif. De ne pas copier ce qui se fait déjà. De travailler avec amour pour ne pas compter les heures sinon vaut mieux rester salarié aux 35 heures!Un grand merci à Emmanuelle pour sa gentillesse et sa disponibilité!
Pour en savoir plus sur Emmanuelle Esther :
(c) Toutes les images sont la propriété d'Emmanuelle Esther.
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J'adore son univers et ses créations !
La bise,
Virgo
Yep, c'est une très très chouette découverte décidément, merci !